Merci de me rappeler que tu es là

Merci de me rappeler que tu es là.

Un mal de tête, un haut de cœur, une envie étrange et irrépressible de manger des cornichons… merci de faire apparaître en moi toutes ces petites choses qui me ramènent à toi. 

Tu seras probablement et assurément ma dernière grossesse. Le temps file entre mes doigts et je ne peux pas profiter de tes coups de pieds autant que je l’aurais souhaité. 

Les semaines avancent à un rythme de l’éclair – je ne me rends pas compte du progrès que tu fais dans mon ventre. Je ne sais même pas si tu es de la taille d’un avocat ou d’une pomme grenade … je n’ai pas le temps de vérifier ces détails comme je le faisais avec ta grande sœur.

Alors … quand je m’arrête un instant, que je m’assois quelques secondes et que tu te mets à t’agiter précipitamment, je ne peux m’empêcher de sourire.

Et là, je profite. 

Je t’imagine, à te fâcher contre les parois trop étroites du seul endroit que tu connais encore en ce monde. 

Je t’imagine, à tenter de comprendre quelle est cette étrange voix qui te parle. 

Je t’imagine, à distinguer la lumière qui filtre jusqu’à toi et les ombres de ma main parmi celle-ci. 

Je t’imagine, à… 

Oops ! Grande sœur est réveillée.

On se voit tantôt, mon petit bébé à naître. Bientôt, nous serons ensemble et je pourrai te présenter celle qui a occupé ton espace avant toi – celle que tu entends toujours faire des « DA DA DA ! » et des « MA MA MA ! ».

D’ici là, n’oublie pas de me faire signe de temps à autre, afin que je me souvienne que je suis aussi et déjà en train de m’occuper de toi.